Les probiotiques maintiennent les taux d'immunoglobulines A sécrétoires intestinales chez les nourrissons en bonne santé nourris au lait maternisé : étude randomisée, en double aveugle, contrôlée par placebo

Objectif de l'étude

Les nourrissons nourris au lait maternisé sont plus vulnérables aux maladies infectieuses parce qu'ils ne possèdent pas les facteurs immunitaires maternels transmis par le lait maternel, alors que leur propre système immunitaire est encore immature. L'administration rapide de probiotiques ayant été suggérée pour favoriser le développement du système immunitaire chez les nourrissons nourris au lait maternisé, cette étude visait à évaluer l'innocuité et les effets d'un supplément probiotique (Bifidobacterium infantis R0033, Bifidobacterium bifidum R0071 et Lactobacillus helveticus R0052) sur la compétence immunitaire des muqueuses et la fonction digestive chez les nourrissons nourris au lait maternisé. Des nourrissons en bonne santé (âgés de 3,5 à 6 mois) ont été randomisés pour recevoir soit du lait maternisé contenant des probiotiques (n = 66) soit du lait maternisé supplémenté en placebo (n = 66) une fois par jour pendant quatre semaines.

Résultats

Dans le groupe des probiotiques, les taux d'immunoglobulines sécrétoires fécales A (IgA) sont restés similaires entre la deuxième visite (valeur initiale ; V2) et la visite 3 (fin du traitement ; V3), mais ont diminué dans le groupe placebo. Les modifications des taux de sIgA après le traitement (log10Δv3-V2 [IC à 95 %]) entre le groupe probiotique et le groupe placebo étaient statistiquement significatives (23 ng/dl [-57 ; 102] et -137 ng/dl [-212 ; -62], respectivement (P = 0,0044 ; ANCOVA)). Alors que log10v3-V2 [IC à 95 %] pour les taux de sIgA salivaire augmentait dans les deux groupes, cette tendance était plus prononcée dans le groupe des probiotiques que dans le groupe placebo, avec une augmentation de 123 ng/dl [9 ; 236] et 37 ng/dL [-72 ; 147], respectivement (P = 0,2829 ; ANCOVA). Le nombre moyen hebdomadaire de selles par jour était significativement plus élevé dans le groupe des probiotiques par rapport au groupe placebo au cours de la dernière semaine de traitement pour la population selon le protocole. Il n'y avait aucune différence dans la composition du microbiote ou les paramètres anthropométriques entre les groupes. Aucun effet indésirable grave n'a été signalé et tous les effets indésirables étaient légers et n'étaient pas liés au produit ou à l'étude.

Conclusion

Nos résultats montrent que les nourrissons nourris au lait maternisé recevant des probiotiques ont maintenu des taux de sIgA fécaux plus élevés à la fin de la période de traitement de quatre semaines, ce qui suggère un effet positif des probiotiques sur la production de sIgA. Cette étude démontre l'innocuité de cette formulation probiotique chez les nourrissons. Les nourrissons nourris au lait maternisé peuvent bénéficier d'une supplémentation en probiotiques pour soutenir le développement de l'immunité muqueuse.

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